Société CSC et Challenges 22/11/2012

DRH : Les hommes préfèrent les hommes !

Six membres du collectif d’actions féministes La Barbe ont félicité la société CSC et Challenges pour la composition 100% masculine (11 hommes sur 11 intervenants) du panel de DRH invités à évoquer La transformation d’entreprise : ruptures et perspectives.

Messieurs, messieurs, messieurs,

A la lecture d’articles alarmants prétendant que votre vigoureux sexe battait en retraite, nous avons réellement craint que la profession des ressources humaines ne se féminise jusqu’à ses sphères dirigeantes.
Aussi notre émotion est réelle de vous saluer Vincent, Philippe, Jean-Charles, Yves, Bruno, Fabrice, Philippe, Sylvain, Jean-Dominique, Thierry, Jean-Pierre, Michel.

Avec vous nous comprenons que si les responsables RH, emploi ou formation, portent le jupon, fort heureusement le commandement reste viril. Ne faut-il pas en effet de la poigne pour régler les situations complexes ? L’art de la négociation ne requiert-il pas un goût du pouvoir exacerbé ? Les hommes ne sont-ils pas plus légitimes pour traiter avec leurs pairs au sein des comités de direction ? Vous voir tous là, mâles et confiants, nous rassure.

Dans quelques instants vous allez nous expliquer comment la fonction ressources humaines accompagne les évolutions sociologiques des populations salariées. Vous allez nous dire comment adapter une culture RH en période de changement. Et nous sommes tranquilles. Les prérogatives des DRH mâles sont grâce à vous fièrement protégées et nous les souhaitons immuables dans ce monde inconstant.
Nous adressons nos remerciements tout particuliers à la société CSC, pour avoir ordonnancé ce petit déjeuner 100% masculin à l’image de son conseil d’administration presqu’irréprochable avec 8 hommes sur 9 administrateurs.

La Barbe !

Fonction Responsable ressources
humaines < 40% hommes. Fonction
Directeur RH > 75% hommes (Source DRH grand groupe français).
Petit déjeuner DRH 22 novembre 2012 : 100% hommes.

P.-S.

Témoignage d’une barbue présente à l’action
"Donc, A. démasquée, qui avec beaucoup d’élégance s’est retirée pour ne pas torpiller l’action, à six nous avons investi le pavillon Gabriel et ses tables richement garnies de viennoiseries Potel & Chabot. Une ou deux barbues par table.
Une quinzaine de tables de 8 ; le tout bien plein et nos 100 tracts n’ont pas suffit.
A notre table, avec C., en effet cette anecdote très drôle et symptomatique : ils se rendent quand même compte de leur triste sort. En effet, quand le mec de notre table DRH de Altea ou quelque chose comme ça nous demande ingénu si rien ne nous choque dans le programme, "il n’y a pas de femme". C. et moi jouons les discrètes, laissant les autres s’exprimer ; A ma droite "oui vraiment, je me disais hier soir en relisant le programme" ; la dame en face (Crédit Agricole) ; "je suis d’accord c’est choquant". Je finis par dire "faudrait peut-être le leur dire". Et insistant auprès de C. "hein C. on va le leur dire". Sur ce, C. se lève et met sa barbe : GRANDIOSE. On leur glisse un tract avant d’aller au devant de la scène.
Ils sont 5 DRH sur scène à ne pas nous attendre...surpris, décontenancé. Et très vite "bon maintenant laissez nous travailler" (c’est ce que j’ai entendu) ; pendant qu’Am. leur dit avec son calme olympien "c’est comme vous voulez, ou vous nous donnez la parole ou on ne bouge pas". "ben c’est que j’ai pas l’habitude" lui répond le meneur de jeu, qui ne mène plus grand chose à ce stade. "il y en aura pour combien de temps". "Oh 15 secondes" lui ment Am. Sa lecture était magistrale. lente, accentuée... Le messieurs messieurs messieurs a fait son double effet : rires dans la salle et un "mais il y a des femmes quand même". Fin de lecture, un temps d’arrêt puis de très très nourris applaudissements. Distribution des tracts réussie ; nous n’en n’avions pas assez. Le public était étonné, surpris mais ravi que nous dénoncions ce problème. Les organisateurs cherchent encore dans leur liste de participants quelles sont ces femmes qui leur ont pollué le petit déjeuner..."
mc

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