Le plafond de verre, quelle acoustique ? A l’occasion de
la présentation samedi 23/03 de la saison 2013-2014, cinq activistes du
groupe féministe La Barbe se sont invitées Salle Pleyel pour féliciter les organisateurs pour leur programmation résolument masculine. La Barbe n’a pas manqué de comparer l’acoustique, aujourd’hui excellente, du plafond de la salle Pleyel, avec l’efficacité, dans la programmation même, du plafond de verre.
En présence de Laurent Bayle, Directeur général de la Cité de la musique et président de la Salle Pleyel, de Bruno Hamard directeur général de l’Orchestre de Paris et de Jean-Pierre Le Pavec, directeur de la musique de Radio France, les Barbues ont salué sur un mode ironique la pérennité du plafond de Pleyel :
Sur 102 noms prestigieux, 99 sont masculins, quand on
analyse les postes de direction musicale de l’ensemble des formations accueillies à la saison prochaine. C’est ce que révèle le riche index du tout nouveau programme « Du 97% masculin ! L’efficacité du plafond reste magnifique.
(...) Un plafond qui ne fait pas de
bruit ! »
Le directeur de l’Orchestre de Paris a protesté qu’« il n’y a pas que les directions ». Il a argué ensuite, à juste titre, que la parité s’observait parmi les instrumentistes de son orchestre. L’index du programme de la saison nouvelle n’aboutit pas exactement à un tel équilibre si on ne s’en tient plus à l’Orchestre de Paris mais à l’ensemble des formations accueillies. La rubrique « solistes instrumentaux » comprend 104 noms masculins sur 130, la rubrique « solistes vocaux », seul champ historiquement concédé, seulement 62 noms masculins sur 117. C’est sans doute pour cela qu’une dame dans l’assistance s’est écriée : « Il est indéniable que les hommes ont un talent musical supérieur aux femmes ».
Salle Pleyel
Un plafond pour l’unisson !
Il était une fois la Salle Pleyel. C’était en 1927.
Quand elle fut construite, pour la première fois, ce ne fut pas un architecte qui dressa les plans mais un acousticien, qui répondait au prénom de Gustave1 .
Ce Gustave souhaita reproduire les conditions des théâtres antiques. Leur excellente acoustique provenait, assurait-il, de l’absence de plafond. Alors Gustave inventa le plafond qui n’en était pas un. Concave, il ne réfléchissait pas la moindre onde sonore. En somme Gustave a voulu éliminer le plafond.
Aujourd’hui, Messieurs, 86 années sans plafond !
Mais au fait, sommes-nous sûrs de cette absence de plafond ?
Voyons….Pour la saison prochaine…
C’est l’évidence, à la Salle Pleyel il n’y a pas de plafond, puisque pour la nouvelle saison, sur 102 chefs d’orchestre il n’y a que 99 hommes.
Parmi les 130 solistes instrumentaux, 104 hommes.
Sur 117 solistes vocaux, 62 hommes.
Parmi les professions culturelles, les compositeurs et les musiciens interprètes remportent la palme de la masculinité dans notre pays.
La Barbe !
(Source : Programme Pleyel 2013-2014, Index pp. 80-83)
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