« Le pouvoir n’est pas partagé. Aucun secteur n’échappe à cette inégalité : ni les milieux économiques, ni la recherche, la politique, la culture, les médias. La présence des femmes dans les lieux de pouvoir n’est pas notre but ultime. Nous voulons l’égalité citoyenne. La parité est un concept qui a été critiqué, on a parlé de la promotion de femmes incompétentes… Mais à l’Assemblée, on est passé de 12 à 18% de femmes députés grâce à la parité. Aux cantonales, les élues sont seulement 13%. Certains conseils généraux sont à 100% masculins : celui des Deux-Sèvres ou du Tarn, par exemple. Quand la loi n’est pas contraignante, la présence des femmes ne progresse pas. La Barbe, une association dont je fais partie, a fait des actions dans ces conseils généraux. On s’intéresse aux lieux où les hommes sont entre eux, décident entre eux…
« Il y a quarante ans, les 343 salopes ne voulaient pas que les médecins, les démographes, les hommes politiques choisissent pour elles. Quand il n’y a que des hommes à des postes de responsabilité, ils décident pour nous. Dans certains lieux de pouvoir, c’est très emblématique. Parfois, c’est plus insidieux, comme dans les journaux. Mais tout le monde peut le voir : il n’y a toujours pas de présidente de la République. On compte seulement 21% de sénatrices. Plus de 80% de maires des grandes villes sont des hommes. Les entreprises du CAC40 sont dirigées par un homme sauf une… La liste est longue. Le féminisme a encore des raisons d’exister. »