Masterclass de Polanski à la cinémathèque française 30/10/2017

Les femmes du monde entier se mobilisent. Chaque jour elles sont de plus en plus nombreuses à témoigner des atrocités commises par les hommes de pouvoir. La Cinémathèque française a, elle, décidé, “comme une évidence”, de maintenir ce lundi 30 octobre sa soirée de célébration de Roman Polanski. En sa présence. Puis de célébrer en janvier, un autre cinéaste accusé par de nombreuses femmes de viols, Jean-Claude Brisseau.

Qu’on ne s’y trompe pas, il s’agit d’une démonstration de force. D’un signal envoyé à toutes celles qui, ces dernières semaines, ont choisi de commencer à abattre le système patriarcal et sexiste qui maintient des brutes au pouvoir, ou plutôt dans lequel brutalité, masculinité, et pouvoir se confondent. Il s’agit pour cette institution de dire : vous ne nous abattrez pas, nous sommes là et nous ne bougerons pas. Reculer serait pour la Cinémathèque et les hommes de cinéma, et au delà de toutes les sphères de pouvoir, faire céder la digue millénaire.

La Barbe travaille depuis des années à mettre en scène cette confusion entre pouvoir et masculinité. Elle a à maintes reprises agi dans les sphères culturelles, et plus particulièrement du cinéma. Nous serons présentes, aux côtés de nombreuses autres associations et militantes féministes, à 19h30 devant la Cinémathèque, à Paris, ce lundi 30 octobre pour empêcher l’auto célébration des agresseurs au pouvoir de se tenir.

Les sphères cinématographiques ne sont pas seules en cause. Au moment des révélations sur Dominique Strauss Kahn en 2011, d’autres solidarités masculines se sont déployées. Puis, à nouveau, plus récemment, les hommes de pouvoir se sont mobilisés pour défendre Denis Baupin ou Jean-Michel Baylet.

Au cours des quelques 220 actions menées par La Barbe dans les sphères de pouvoir masculines, nous avons été tant de fois observatrices et cibles, derrière nos barbes, des violences verbales et physiques des hommes de pouvoir, dérangés dans leur entre soi. Pouvoir, violence, et masculinité ne font qu’un dans de nombreuses institutions françaises, nous pouvons en témoigner.

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