Emboîtant le pas aux organisateurs du "Forum de la culture", soucieux de faire "émerger des pistes d’avenir" pour le monde culturel de demain, LA BARBE s’interroge sur la féminisation galopante du monde culturel. Elle félicite au passage les organisateurs qui ont veillé à ne convier que 12 femmes sur les 88 intervenants.
Deux ans après le Rapport "Reine Prat" mandaté par le Ministère de la Culture dans le cadre de la Mission Egalités qui faisait apparaître une situation fortement inégalitaire, LA BARBE constate avec soulagement que les choses n’ont pas changé. Le phénomène initié lors de la nomination de Mme Mayette à la direction de la Comédie Française ne s’est, fort heureusement, pas propagé.
Nous sommes rassurés de voir que les hommes dirigent toujours 92% de théâtres, 89% des institutions musciales, 86% des établissements d’enseignement, 78% des établissements à vocation pluridisciplinaires et 71% des centres de ressources. Et s’il peut sembler pénible d’apprendre que des femmes dirigent près de la moitié des centres chorégraphiques (41%), il est bon de rappeler qu’une homme qui danse fait assez "mauvais genre".
Il est aussi réconfortant de savoir que les hommes ont écrit 97% des musiques et 85% des textes que nous entendons, qu’ils ont mis en scène 78% des spectacles que nous voyons et dirigé 94% des orchestres.
A l’heure où le monde culturel traverse une crise dont l’issue semble incertaine, nous attirons votre attention sur le danger que représentent les auteures, chorégraphes, metteuses en scènes, plasticiennes, compositrices ou réalisatrices, et autres intriguantes aux ambitions perverses.
Chatons la femme, muse des poètes ! Mais gardons-nous bien de projeter sa vision du monde - Ô combien futile - sur les murs des musées. Pour le bien de la femme, protégeons-là contre les démons du spectacle et évitons-lui les affres de la création. Plus que jamais LA BARBE vous engage à continuer d’éviter de programmer des spectacles inventés par des femmes, à ne pas les nommer à la direction d’institutions culturelles et à ne pas diffuser leurs paroles. Nous continuerons ainsi à dessiner un paysage culturel immuable et uniforme. La scène est et doit rester l’exact reflet de notre société.
Point de poète sans sa muse, ni de muse sans son poète.
La Barbe !