Plusieurs Toulousaines, membres du collectif féministe La Barbe ont fait irruption mercredi 13 juillet à la mairie de Puylaurens (81) où avait lieu le vernissage d’une exposition « Marianne dans tous ses états ». Elles arboraient toutes des fausses barbes. Explications de Michèle Horlaville, ancienne porte-parole du DAL (Droit au logement), qui a créé une antenne du collectif La Barbe à Toulouse.
Quel est le sens de cet « embarbage » de Marianne ?
Nous voulons rappeler que si c’est une femme, Marianne, qui incarne l’idéal républicain, la France est bien le pays des hommes. Les grandes institutions comptent environ 4 hommes pour 1 femme, exemple à l’Assemblée Nationale, 81,5 % d’hommes, au Sénat, 78,2 % d’hommes, dans les conseils municipaux 65 % d’hommes…
Pourquoi vous affublez-vous de ces attributs pileux qui sont plutôt laids ?
D’abord parce que la barbe est le symbole de la virilité, et puis parce que notre mode d’action, c’est l’humour. Quand on investit un lieu, notre discours est de dire aux hommes « bravo vous êtes formidables, vous êtes les plus forts »
Comment réagissent-ils ?
D’abord ils sont interloqués, ils se demandent ce qu’on veut. Parfois ils font profil bas - c’est rare - parfois ils deviennent agressifs.
Tous les hommes ne sont pas à mettre dans le même sac…
Évidemment. D’ailleurs on n’est pas anti-mecs, on aime les hommes. Le féminisme a évolué. Nous on veut simplement montrer, par des actions originales, l’inégalité entre hommes et femmes, notamment au niveau de la parité. Car toutes les instances de décision sont occupées et prises d’assaut par des hommes.