Invitées par des journalistes de LCI ce vendredi 13 février dans l’émission "Le Buzz", les féministes de La Barbe s’attaquent en direct à la maison mère, TF1. Un « zap » de plus du groupe d’action féministe contre les Media…
Le désormais célèbre groupe d’action féministe La Barbe a su, dès sa création, tirer parti de la puissance de diffusion des media modernes (vidéo, site web, facebook, myspace, etc.) pour diffuser son message. C’est à ce titre que deux de ses représentantes étaient conviées dans Le Buzz, émission de décryptage des phénomènes du net, sur LCI. En bonne compagnie, elles ont donc pu revoir certains de leurs faits d’armes (au Sénat, au Salon de l’entrepreneur) et deviser sur le monopole de la testostérone sur les lieux de décision. Mais comme l’a rappelé Anne lors de l’interview, le sujet du jour n’était pas La Barbe elle-même, mais bien le sexisme de ses victimes, ces assemblées exclusives d’hommes blancs, influents et privilégiés, qui dominent tous les secteurs d’activité dans la société française : politique, économique, culturel, et... médiatique.
Les deux activistes ont donc saisi cette occasion - au risque de la rendre unique - pour pointer le phénomène au sein-même de la maison qui les recevait. Arborant leurs barbes postiches, elles ont félicité le comité de direction du groupe TF1, pour son respect du déséquilibre des temps de parole à la télévision : 70% pour les hommes, 30% pour les femmes (Rapport Michele Reiser 2008). Elles ont ensuite prodigué, toujours barbues, un message de soutien aux 19 membres masculins du comité de direction, tout en les mettant en garde contre une inquiétante dérive féminisante - une dame se serait glissée sournoisement l’assemblée des dirigeants de la chaîne.
Dans leur guerre contre la domination masculine, les Barbes n’hésitent pas à mordre la main qui les nourrit : la première victime fut un journaliste d’RMC. Puis ce fut au tour de RTL, dont le stand sur le salon de l’auto fut envahi par des harpies barbues, ensuite vint le tour de Libération, qui préféra taire l’agression dont son « Forum de la Culture » fit les frais… Philippe Bouvard et ses grosses têtes avaient été tenté, mais s’étaient finalement ravisé sous la menace d’une « Félicitation » barbante. Vendredi dernier, ce sont deux journalistes de LCI – plein de bonne volonté, qui tinrent lieu de dommages collatéraux.
Toutes ces victimes ont un point en commun avec les cibles traditionnelles de La Barbe : elles travaillent dans des lieux de pouvoirs, dont la direction est entièrement monopolisée par des hommes. On s’interroge désormais sur l’accueil qui sera fait à ce groupe iconoclaste au sein des autres media, à la fois relais de ses actions et cibles potentielles - une mise en abîme qui ne manquera pas de faire du buzz... dans les media !