Des lumières à peine éteintes, elles ont débarqué sans prévenir sur scène comme elles ont pris l’habitude de le faire lors d’événements trop masculins à leur goût. Six femmes à barbe ont ouvert officiellement le 40e Festival d’Angoulême au Théâtre, s’invitant à la traditionnelle cérémonie d’ouverture. D’abord interloqué, le public a très vite souri, et même apprécié l’humour décapant de ces drôles de dames affublées de postiches, qui ont balancé quelques chiffres incontestables : 45 Grands Prix d’Angoulême ? 43 hommes. Le Fauve d’or ? 88 % d’hommes. Les candidats au Grands Prix cette année ? 14 hommes sur 16. La Sélection officielle ? 46 hommes sur 50 auteurs. « En 2013 après Jésus-Christ, une ville peuplée d’irréductibles mâles, Angoulême, résiste encore aux envahisseurs », a plaisanté le sextuor féministe avant de laisser place à... trois hommes.
Mais quels hommes ! Uderzo le Français, Matsumoto le Japonais, Kim Dong-Hwa le Coréen, trois géants de la bande dessinée ont rythmé la cérémonie sous les applaudissements, et répondu aux questions d’Isabelle Motrot.