La stabilité du Code pénal de 1810, demeuré en vigueur jusqu’en 1994, reflète la permanence des fondements du droit de punir dans notre société libérale. La Barbe tient donc à féliciter conjointement la Cour de cassation et le Sénat d’avoir choisi pour incarner cette continuité un aréopage exclusivement masculin d’éminents professeurs et magistrats.
Cette composition virile est à l’image du Parquet général près de la Cour de cassation, dont 40 des 48 membres sont des hommes. Car s’il est déjà à déplorer que la magistrature du siège se féminise, y compris au sein des chambres de la Haute Juridiction, la Barbe ne peut que frémir à l’idée d’une une telle tendance lorsque la Justice s’incarne dans le glaive.
En effet, le droit de punir se justifie par le devoir de punir, devoir à l’égard du délinquant lui-même pour Hegel et, plus prosaïquement, pour la défense des valeurs choisies par notre société. Or, un tel devoir suppose une morale et une force toute virile.
D’ailleurs, le Code pénal de 1810 mérite pour son bicentenaire la célébration des principes fondateurs de notre système pénal : principe de légalité et des peines, principe de proportionnalité des peines… Qui souhaiterait parler de la femme adultère des articles 336 et 337 dont le meurtre est excusé en situation de flagrant délit ?
Héritiers de la Révolution française, représentants du Ministère public, universitaires spécialisés en science criminelle, vous savez bien que si une royaliste notoire a pu écrire qu’une femme peut monter à l’échafaud, elle ne peut encore monter à la tribune du parquet.
Vincent, Jean-Louis, Jean-Marie, Yves, Stephano, Guillaume, Bernard, Xavier, Yves, Henri Claude, Sergio, Franz, la Barbe vous félicite.
Vous incarnez parfaitement la lignée des Grands Hommes Blancs qui de tout temps, ont fait régner l’ordre en présidant aux destinées de ceux qui donnent la Justice et font donner le Glaive.