Les artistes, nous le savons, vivent dans un monde à part, plus libéré. On aurait pu craindre le pire : que ce monde soit aussi égalitaire !
Notre soulagement est grand : au Spectacle Vivant, il n’en est rien. La belle et juste répartition des rôles est conservée : les filles, dans les cours de danse, et les hommes à la direction d’orchestres.
Le génie, plus que jamais, s’entend au masculin. Le masculin n’a pas à être justifié, il est l’universel. Si 97% des musiques que nous entendons aujourd’hui ont été composées par des messieurs, et que 86% d’hommes sont directeurs des établissements d’enseignement, attention ! Nous vivons un début de tragédie : seulement 78% des spectacles que nous voyons ont été mis en scène par des hommes !
Messieurs, tenons nous les coudes, et, comme la tradition nous l’a enseigné, rappelons nous de n’attribuer aux femmes que les rôles de maman ou putain, muse, sorcière, ou domestique, emblématiques de l’idéal féminin. Ah Messieurs, comme nous les aimons, nos femmes victimes, déchirées, abandonnées, meurtries, trahies !
Elles sont le sujet dont nous nous délectons. Dehors, les sorcières, car qui sait ce qu’elles pourraient inventer !
Interventions aux Grands débats BIS 2012 : 18 hommes / 6 femmes
La Barbe