Dimanche 8 mars 2009, Paris – Attaque des symboles de la République
Cette année, à l’approche de la journée mondiale des droits des femmes, les symboles de la République française sont assaillis par les féministes de la nouvelle vague.
Le 5 mars au Palais Royal, un prestigieux rendez-vous d’anciens ministres et
présidents réunis pour célébrer le cinquantenaire du Conseil Constitutionnel
était bousculé par l’irruption d’un groupe de quinze supporters féminins affublés de fausses barbes. Sous les caméras des télévisions, elles ont « assuré
le Conseil de leur soutien indéfectible » et félicité un à un les membres du
Conseil, dont la composition très virile n’a d’égal que son acharnement à
déclarer irrecevables les projets de loi successif qui visent à plus d’égalité
entre hommes et femmes.
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« La présence de dix grands hommes blancs et bien faits en son sein est la
meilleure des garanties contre la confusion des genres ! » ont-elles clamé
devant Jacques Chirac et sa promotion. Pour clore le spectacle, alors que le
Conseil lançait à l’occasion son timbre anniversaire, le groupe d’action
féministe « La Barbe » lançait également le sien : une splendide copie du timbre
bien connu à l’effigie de Marianne… avec du poil au menton !
Le 7 mars 2009 ce fut au tour des trois statues de la place de la République à Paris : Mesdames Liberté, Egalité, Fraternité, n’ont pas résisté aux assauts des
ambitieuses qui les ont « barbé » à leur tour. « Chaque année, tant que les
hommes dirigeront ce pays, nous rendront à César ce qui lui appartient. Ces
Mariannes de pierre donnent un mauvais exemple aux femmes de ce pays, à qui il
pourrait venir des ambitions d’un drôle de genre », ironisent le nouveau gang
des postiches.
Le groupe d’action féministe La Barbe, encore inconnu avant l’année dernière, en
vient après un an d’existence à sérieusement agacer les milieux du pouvoir, que ses membres harcèlent au rythme de deux actions par mois. A se demander s’il est encore possible de se réunir entre hommes de prestige sans que les femmes à barbe viennent s’asseoir à la table des discussions, l’air de rien : « S’il faut du poil au menton pour prendre des décisions, garder ses privilèges et recevoir des honneurs, qu’à cela ne tiennent. Nous en sommes. »