Theatre de l’Odeon

lundi 4 mai 2009

Odeon ou l’Universel Masculin

Attaque féministe contre le milieu du théâtre – Lundi 4 mai – La Barbe à l’Odéon

Ce lundi 4 mai 2009, le groupe d’action féministe La Barbe s’est invité à la présentation de la saison 2009/2010 du Théâtre de l’Odéon. Devant un public à 80% composé de femmes et vraisemblablement conquis, elles étaient 7 femmes à mettre la barbe en l’honneur de la nouvelle saison artistique. Une programmation qui ne met en avant qu’une1 femme metteuse en scène sur 12 spectacles prévus. Le chiffre représente pourtant un progrès par rapport à la saison dernière !

Après leurs actions dans des secteurs aussi variés que la politique, la finance, l’entreprise en passant par l’art contemporain, les barbues nous enseignent que le théâtre n’échappe pas, lui non plus, à la règle de la domination masculine. Dans toutes les sphères du pouvoir, le masculin l’emporte !

Si les statistiques nationales font état de 22% de metteuses en scène programmées dans les Théâtres Nationaux, l’Odéon, lui, n’en a accueilli que 10,2%. Un chiffre bien inférieur à la moyenne nationale. Rendu muet par la pluie des statistiques concernant les dernières années (8 saisons sur 12 sans AUCUNE metteuse en scène programmée), le directeur Olivier Py n’a pu que jouer les grands seigneurs et ironiser :

« c’est vrai, cette année nous avons choisi une femme. On a beaucoup réfléchi. Est-ce que c’est vraiment intéressant ? »

La Barbe

Le tract du jour

La Résolution Européenne

* http://www.europarl.europa.eu/sides/getDoc.do?type=TA&reference=P6-TA-2009-0091&language=FR&ring=A6-2009-0003
 
La résolution souligne tout d’abord l’ampleur et la persistance des inégalités dans ce domaine ainsi que l’impact que le mode d’organisation inégalitaire de ce secteur peut avoir sur l’ensemble de la société.
 
Il insiste notamment sur l’absolue nécessité de promouvoir et d’encourager l’accès des femmes à toutes les professions artistiques où elles sont encore minoritaires.
Placer plus de femmes à la tête des organisations culturelles : le Parlement rappelle que la proportion de femmes présentes dans des professions artistiques et occupant des postes officiels est très faible et que les femmes aux postes de responsabilités dans les organismes culturels ou dans les académies et universités sont sous-représentées. Il encourage dès lors les États membres à lever toute entrave à l’accès des femmes à la tête des institutions culturelles, des académies et des universités.
Une présence des femmes renforcée : le Parlement souligne que la discrimination à l’égard des femmes pénalise le développement du secteur culturel en le privant de talents et de compétences. Il demande aux acteurs du domaine culturel d’améliorer la présence des créatrices et de leurs ¦uvres dans les programmations, les collections, les éditions ou les consultations. Il invite également la Commission et les États membres à envisager, dès à présent, une présence d’au moins un tiers de personnes du sexe minoritaire dans toutes les branches du secteur. Le Parlement suggère en outre que l’on garantisse, chaque fois que cela est possible, l’anonymat des candidatures, en insistant sur la nécessité de maintenir l’usage de l’audition derrière un paravent pour le recrutement des musiciens d’orchestres pour favoriser les candidatures des femmes.
 
Parallèlement, les États membres sont appelés à :
 
 * réfléchir avec leurs institutions culturelles sur la façon de mieux cerner les mécanismes qui produisent les inégalités, de manière à éviter toute discrimination liée au sexe ;
 * lever toute entrave à l’accès des femmes à la tête des institutions et des organisations culturelles les plus renommées ;
 * instaurer dans ce secteur de nouvelles modalités d’organisation du travail, de délégation des responsabilités et de gestion du temps ;
 * prendre conscience que, dans ce secteur, où les horaires atypiques, la mobilité accrue et la vulnérabilité liée aux emplois sont la norme, il convient de trouver des solutions collectives pour assurer les gardes d’enfants (ouverture de crèches dans les entreprises culturelles avec des horaires adaptés aux heures de répétitions et de spectacles).
 

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