Metro. DSK, l’affaire qui barbe les feministes

Les associations ont appelé hier à manifester contre le traitement du dossier Strauss-Kahn Elles dénoncent un “déferlement de sexisme”

“J’ai rarement vu autant de monde à une de nos manifestations, s’enthousiasme la militante de gauche Clémentine Autain. Le 8 mars, pour la Journée de la femme, on est quatre fois moins.” Le traitement de l’affaire Strauss-Kahn a mis les féministes en colère.
Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées ce dimanche à Paris pour crier leur “ras-le-bol du sexisme” et dénoncer le “déferlement de propos misogynes tenus par des personnalités publiques” depuis une semaine.
“J’ai été très choquée par les commentaires des responsables politiques, explique la journaliste Audrey Pulvar, soutien, avec d’autres personnalités, d’une pétition qui a déjà recueilli plus de 13 000 signatures : pendant plusieurs jours, la parole de la victime a été inexistante ou discréditée.” “Même Badinter a défendu DSK sans un mot pour la femme de chambre”, ajoute un peu plus loin une militante d’Osez le féminisme.

Principales cibles des manifestants hier : Jack Lang, affirmant qu’il n’y avait “pas mort d’homme” dans cette affaire, mais surtout Jean-François Kahn, la qualifiant de “troussage de domestique”. Le socialiste a dénoncé une utilisation tronquée de ses propos, le fondateur de Marianne s’est platement excusé. Mais les féministes, qui s’élèvent aussi contre “le torrent de blagues sexistes” sur les réseaux sociaux, sont bien décidées à ne rien laisser passer.
“Ces discours qui banalisent le viol sont un message épouvantable envoyé aux victimes, alors qu’une sur dix seulement porte plainte en France”, s’insurge Clémentine Autain. Comme beaucoup de manifestants hier, l’ex-adjointe au maire de Paris espère que cette affaire DSK marquera “un tournant” pour la cause des femmes.

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