Marie Lévêque, La Barbe aux 30 ans de la Fondation Cartier, Reportage photos + texte 09/05/2014

REPORTAGE - Les happy fews invités au vernissage de presse de la fondation Cartier, qui fête actuellement ses 30 ans à Paris boulevard Raspail, ont été les témoins d’une performance qui n’avait pas été mise au programme par les organisateurs...

Le champagne coulait délicatement, délicieux comme les petits fours qui l’accompagnaient.
Une foule de visiteuses et de visiteurs se pressait à ce rendez-vous prisé du Tout Paris de l’art contemporain...

Les dossiers de presse dorés comme le luxueux carton d’invitation permettaient à chacune de tout savoir sur l’histoire de la fondation Cartier et sur les artistes exposés, afin de rédiger les articles adéquats pour son organe de presse...

Sérieuses voire même studieuses, les visiteuses se rassemblaient pour écouter ou lire les explications sensées les éclairer sur les œuvres exposées. Les femmes sont majoritaires dans le monde de la culture - du moins dans son organisation et sa promotion, et même parmi son public le plus attentif, exceptionnellement parmi ses commissaires !

Les artistes représentés ont des pratiques très variées et viennent de différents continents, le moins bien représenté est tous comptes faits celui des femmes ; et c’est pour cela que tout à coup une épidémie de barbes s’est propagée parmi les visiteurs - sous l’œil amusé d’un public étonné par cette irruption dadaïste au sein d’une assemblée délicate et bien élevée.

Tranquillement l’une d’entre elles commence à lire le communiqué rédigé pour l’occasion,
qui donne des chiffres accablants sur la place des femmes dans les expositions de la fondation et plus globalement dans l’art contemporain...

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12 Barbues en place FCartier©MLévêque

L’œil de l’organisatrice était beaucoup moins tolérant à ce grain de sable dans sa belle mécanique.
Mezzo voce elle donne ses ordres à son staff de "sécurité" qui est appelé à la rescousse pour faire taire,

et surtout évacuer ces insupportables trublionnes...

Voilà, elles sont toutes parties, on se retrouve dans l’entre soi où chacun est prié de rester à sa place. Les pauvres dehors, les femmes dans l’assistance et les hommes sur les murs ou déguisés en (gentils) gorilles, pour renseigner le gentil public...
Toutes parties ? Non, il en restait une qui a continué à se promener parmi les mâles artistes. L’une des œuvres, un grand moulage, représentait une géante alitée. Un homme, qui paraissait par conséquent minuscule, s’en est approché, de cette énorme lit avec énorme dame. Nul besoin d’une longue explication pour comprendre que la place dévolue à la femme, ici comme ailleurs, c’est au lit ! La femme reste l’ogresse terrifiante des contes de notre enfance devant laquelle l’homme se sentirait tout petit ?...
M. Lévêque

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