Conseil d’Orientation des Retraites

Le Conseil d’Orientation des Retraites : 36 conseillers pour présider aux destinées de tous les retraités : 35 hommes-1 femme !

Une douzaine de militant-e-s du groupe féministe La Barbe et de Génération Précaire ont investi ce matin à 9h le superbe et chicissime amphithéâtre de l’institut Océanographique de Paris. S’y réunissait l’honorable Conseil d’Orientation des Retraites : parmi ses 36 représentants, une femme et zéro précaire ! L’occasion de féliciter le COR pour la perfection virile et mûre de ses instances comme l’ont rappelé les deux groupes en prenant la parole, sans y avoir été invités, devant une assemblée nombreuse et majoritairement masculine :

« Le COR célèbre ses 10 ans d’existence. En cette journée de célébration, la Barbe et Génération-Précaire n’ont pas assez de mots pour exprimer leur satisfaction.

Exemplaire, le COR l’est d’abord par ses instances de direction : la maturité et la virilité des membres du Secrétariat général comme de ceux du Conseil n’ont jamais été démenties- en dix années d’existence. Grâce soit rendue à ses 36 conseillers ! Gageons que la présence d’une femme est un mal nécessaire - une concession habile à la Modernité, sans effet sur sa mission première, la sauvegarde des privilèges des grands hommes de France. Ne cédant ni aux sirènes de la féminisation, ni à celle du rajeunissement de ces instances - le COR a prouvé qu’il savait s’adapter aux évolutions de la société. C’est en effet à lui que nous devons la vision économe et sans faille qui inspira la réforme des retraites ! »

Les militant-e-s ont également tenu à rappeler que le projet de réforme actuel manque de sens : le premier emploi fixe et durable est obtenu en moyenne à 28 ans aujourd’hui en France, et même au-delà de 30 ans, l’irrégularité des carrières et la précarité menacent. Et qu’ont bien pu faire ces jeunes auparavant ? Des stages ! Or, actuellement, le stage n’est pas considéré comme une période travaillée entrant dans le calcul de la retraite et du chômage, mais comme une période de formation. Faire cotiser plus longtemps alors qu’il n’y a pas d’emploi pour les jeunes actifs ou les seniors, ça revient juste à transférer les déficits des retraites vers l’Unedic ou la solidarité. Le COR gagnerait en cohérence à rajeunir ses troupes et intégrer les jeunes à sa réflexion sur les retraites, un enjeu qui les concerne particulièrement, car ils souhaiteraient bien cotiser pour leurs aînés, si seulement un emploi leur était donné.

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