Casino

Assemblée générale des actionnaires
La Bourse de Paris

Casino, un monde de diversité masculine !

Le groupe d’action féministe LA BARBE alerte les grandes entreprises françaises pour la troisième fois.

Après l’Assemblée Générale Ordinaire du CNCC, Conseil National des Centres Commerciaux, le 27 mars dernier, l’Assemblée générale des actionnaires du groupe Carrefour le 15 avril, c’est le groupe Casino, Guichard-Perrachon que LA BARBE met en garde ce jeudi à la Bourse de Paris.

10 hommes et 1 femme composent la direction exécutive, tandis que 15 hommes occupent les 16 places du Conseil d’administration : nous nous réjouissons bien évidemment de cette suprématie des hommes dans les plus hautes instances de décision. C’est un gage de stabilité pour l’entreprise. Pourtant si l’on y prend garde l’unanimité apparente qui règne au sein du Conseil pourrait s’avérer volatile : la présence d’une représentante de la gent féminine est une menace qu’il faut prendre au sérieux.
Il faut croire que ces femmes, qui siègent aux côtés d’hommes blancs et entiers, sont animées d’un goût du pouvoir insensé compte tenu de leur condition. Leur présence porte l’ombre des dérives féministes au tableau autrement parfait de la direction du groupe. Aujourd’hui elles sont encore isolées, mais demain elles pourraient être rejointes par d’autres ; imaginez alors l’allure de vos instances décisionnaires. Une dangereuse brèche a été ouverte qu’il est urgent de colmater afin de rétablir l’ordre naturel des choses.

Une ombre plus inquiétante encore plane sur le groupe Casino Guichard-Perrachon. Si l’on peut saluer l’inventivité du slogan « Nourrir un monde de diversité » qui anime la communication du groupe,

il importe de garder le sens de la mesure : il ne faudrait pas, sous prétexte de diversité, que des femmes s’introduisent aux commandes à nos corps défendant !

Il eut été prudent de se contenter d’être à l’origine en juin 2005 d’un Diagnostic partagé sur les discriminations liées à l’origine et au sexe – déjà bien hasardeus - visant à « rendre visibles les discriminations avant de les réduire ». En publier les résultats provocateurs concernant les progressions de carrière était plus qu’aventureux ! Les analyses menées dans cette étude établissent en effet que si les inégalités dans ce domaine semblent a priori absentes entre les origines réelles ou supposées des salariés, en revanche elles se manifestent clairement entre les sexes, les femmes apparaissant nettement défavorisées par rapport aux hommes de même ancienneté.

Fort heureusement, dans l’accord du 14 octobre 2005 portant sur la promotion de l’égalité des chances, la diversité, la lutte contre les discriminations dans l’entreprise que Monsieur Thierry BOURGERON signait alors avec les syndicats, nulles traces de ces résultats fâcheux, et rien n’a été entrepris depuis lors pour donner plus de place à ces demoiselles dans l’ascenseur social.

Que chacun et chacune reste à sa place, telle est la devise de La Barbe. Nous félicitons donc la Direction et son service des ressources humaines pour avoir su enterrer les cadavres du passé, et garder le cap : les hommes aux affaires, les femmes à la caisse. Voici, n’en doutons pas, une entreprise qui saura résister à l’application de l’amendement de la constitution, voté dans la nuit du 27 mai 2008, qui stipule que "la loi favorise l’égal accès des femmes et des hommes aux responsabilités professionnelles et sociales".

Les hommes aux affaires et les femmes à la caisse !

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