Acteurs Publics

Pourquoi moderniser l’Etat, quand la perfection semble atteinte ?
La Barbe, groupe d’action féministe, s’est invitée à la tribune des Rencontres de la Modernisation de l’Etat et es Acteurs Publics. Pourtant, plutôt que d’investir le podium, les femmes à barbe ont introduit dans la plénière d’ouverture une personne de leur choix. Mme Françoise Milewski, Economiste à l’OFCE, Centre de recherche en économie de Sciences Po, et rapporteure du Comité de pilotage pour l’égal accès des femmes et des hommes aux emplois supérieurs des fonctions publiques pu ainsi succéder à la tribune à Monsieur Eric Woerth, ministre du Budget, des Comptes publics, de la Fonction publique et de la réforme de l’État.

Devant plusieurs centaines d’auditeurs, cadres de la fonction publique pour la plupart, elle a dressé un
bilan sévère de la situation :

« Il y a à l’heure actuelle 9 femmes préfètes sur 134, 5 rectrices d’université sur 35, 19 ambassadrices sur 179 ! Alors que dans l’ensemble de la Fonction publique, plus de la moitié des agents sont des femmes, elles occupent moins d’un emploi de direction sur 6. (…) Comment imaginer que les valeurs des fonctionnaires n’incluent pas l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes ? une valeur pourtant inscrite au plus haut sommet de l’Etat, et faut-il le rappeler, dans le fondement même de notre constitution ? »

L’intervention, imposée sous la menace d’une irruption plus « virile » des femmes a barbe – était bienvenue pour donner le ton les trois journées de rencontres placées sous le Haut Patronage de N. Sarkozy, et sous le signe de la ringardise, avec au programme 14 femmes seulement sur les 148 intervenants prévus. Françoise Milewski n’a pas mâché ses mots :

“Ceux - et en général souvent “celles” - qui tentent de mettre en œuvre de nouvelles pratiques sont au mieux considérés avec bienveillance ( … ) le plus souvent elles sont isolées, considérées comme - injure suprême - les féministes de service, celles qu’on écoute avec compassion, le sourire au lèvres, en attendant que ça passe (rendez vous le 8 mars prochain) en continuant d’assister a des réunions ou seuls des hommes sont présents, ou presque. Pire encore ! Qui n’a pas entendu dire "on a bien cherché des femmes mais on en a pas trouvé" ?

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